Ensemble des vitraux de
Montangon.
Comme nous sommes
colorées ! cela veut dire que nous appartenons à la première partie
du " Beau 16e siècle champenois ", jusque vers 1540 environ.
Verrières, nous sommes là pour transformer la lumière naturelle et
contribuer à élever le cœur des fidèles; en effet l' église -
bâtiment est allégorique, elle doit donner au chrétien une image, un
avant-goût du paradis auquel il aspire et l'encourager ainsi à
produire les efforts nécessaires pour y parvenir, notamment en
accomplissant de bonnes œuvres ; nous illustrons un de ces actes bénéfiques
puisque nous avons été offerts.
Mais nous sommes
aussi un vaste livre d'images souvent imitées de gravures qui
circulaient depuis l'invention de l'imprimerie. Par chance dans cette
petite église nous peuplons presque toutes les fenêtres et vous
pourrez au gré de votre quête retrouver des images familières :
l'annonciation par l'ange Gabriel, la nativité et la circoncision de
Jésus, la mort de la Vierge ou encore saint Sébastien et la
décollation de saint Jean-Baptiste. Bien sûr, au bas de chacune
d'entre nous, à genou, accompagnés de leur petite famille, vous voyez
les généreux donateurs qui ont voulu, pas très modestement il faut
l'avouer, que leur don en faveur de leur église soit immortalisée par
leur présence. Cependant peut-être voyez-vous, dans le chœur, au
milieu, un thème rare : l'histoire du moine Théophile, vous savez ce
moine qui avait vendu son âme au diable : au bas il est écrit "
gens de bien inconnus ont fait mettre cette verrière. Ne leur chault
(soucie) d'être nommés les noms : mais Dieu les sait. "
(inscription et verrières restaurées en 1881) . Comme quoi il n'y
avait pas que des m'as-tu-vu à cette époque.
Un qui fait le
fier c'est Félix Paris, prêtre, probablement natif de cette paroisse.
Non seulement en offrant l'une d'entre nous il s'est acquis les bonnes
grâces de ses compatriotes, mais ce chanoine et chantre de la
cathédrale de Troyes (bonne place il faut dire), fait un peu de lèche
envers les évêques qui ont facilité sa carrière en faisant
représenter leurs armoiries ! Rien n'a changé, sauf les moyens de se
faire bien voir des hommes et … de Dieu !